La depeche du midi
L'horreur et surtout le sentiment profond que c'était une fatalité : ce sont les premières émotions qui se lisent sur le visage de la voisine de Jacques Rolla, âgé de 72 ans, tué par Stéphane, son propre fils de 36 ans (cadet des deux enfants de la famille) dans la nuit de mercredi à jeudi à son domicile de la rue Édouard Herriot (quartier de Terre-Rouge).
« Cela devait arriver. Il était urgent de faire quelque chose bien avant pour empêcher un tel crime », se lamente la voisine.
Le drame s'est noué aux alentours de 4 heures. Peu avant, une dispute éclate entre Jacques Rolla et son fils Stéphane. Le ton monte. Josiane Rolla, l'épouse de la victime, décide de se réfugier chez un voisin. Celui-ci se précipite sur un téléphone et prévient aussitôt les policiers.
À leur arrivée, le corps inanimé de Jacques Rolla, retraité, ancien cuisinier au collège Gambetta, gisait dans sa chambre. Jacques Rolla a succombé à ses blessures aux alentours de 4 h 45. L'autopsie, pratiquée hier à l'institut médico-légal de Toulouse, conclut à une mort par strangulation. Interpellé dans cette même grande maison, qu'il occupait avec ses parents, le meurtrier présumé a été placé en garde à vue. Deux jours auparavant, ce dernier avait tenté de mettre fin à ses jours en avalant de la « mort-aux-rats » et une grande quantité de médicaments. Cette abondance de produits toxiques lui aurait été fatale si son père ne s'était pas porté in-extremis à son secours pour le sauver d'une mort certaine.
Après son geste désespéré, Stéphane Rolla a été transporté à l'hôpital de Cahors. Puis, à la stupéfaction de ses parents et des voisins informés de cette situation, Stéphane est réapparu au domicile familial dans la nuit de mardi à mercredi. « Il devait être environ 3 heures du matin. Sa mère n'a pas compris qu'il puisse ainsi être de retour dans un tel état. C'est affreux », s'horrifie la voisine et amie du couple Rolla. Pourtant, Stéphane était un peu plus calme, presque apaisé après son court séjour à l'hôpital.
Mais l'inquiétude prédominait dans le quartier, comme si chacun redoutait et pressentait un tel acte. Stéphane Rolla, sans emploi, n'arrivait pas à chasser ses vieux démons qui le hantaient jour et nuit : l'alcool et la drogue. Lorsque le Samu est venu le chercher pour le secourir il était livide et dans un état de semi-inconscience. Le lendemain, Stéphane Rolla était à nouveau aux côtés des siens et de ce père à qui il devait la vie.
Nul ne savait qu'il allait ensuite commettre l'irréparable.
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C'est quoi ce malade !!