Première en France, des frères siamois sont séparés à Marsei

Première en France, des frères siamois sont séparés à Marseille




DES FRÈRES SIAMOIS SÉPARÉS À MARSEILLE
MARSEILLE (Reuters) - Des chirurgiens marseillais ont réalisé une première en France en séparant des frères siamois âgés de 15 mois qui étaient reliés par la colonne vertébrale.

"Les enfants vont bien. Ils ont réagi de manière extraordinaire. Ils ont un comportement qui nous stupéfie", a déclaré à la presse le docteur Gabriel Lena, chef du service de neurochirurgie pédiatrique de l'hôpital Nord.

Le 15 décembre, il a codirigé l'opération de quatre heures avec le professeur Dominique Casanova.

Ces jumeaux étaient nés grands prématurés, à 26 semaines. Ils étaient réunis par la moelle épinière au niveau de la région lombaire, et se tournaient donc le dos.

Ce type d'opération chirurgicale, d'après le docteur Lena, a déjà été pratiquée à quatre reprises dans le monde, au Cap (Afrique du Sud) à deux reprises, ainsi qu'à Birmingham (Angleterre) et à Toronto (Canada).

"L'opération neurochirurgicale s'est pratiquée sous microscope à très fort grossissement pour sectionner sans séquelle la moelle dans la zone d'accolement", a indiqué Gabriel Lena.

"La fusion était modulaire, pas osseuse. Elle était également au niveau des parties molles que sont les muscles et la peau (...) En chirurgie, il y a plus compliqué à réaliser", a-t-il précisé.

Premiers enfants d'un couple résidant près d'Avignon (Vaucluse), Mohamed et Souleymane devraient sortir du service de néonatalogie dans un délai d'un à deux mois.

"Ils sont hospitalisés depuis leur naissance, ils le resteront encore quelque temps pour un bilan neuromusculaire complet. Les premiers examens montrent déjà qu'il n'y a pas de séquelles", a expliqué le docteur Christian Palix, responsable de la néonatalogie à l'hôpital Nord.

Ils devraient pouvoir marcher au 21e mois et être aptes à une scolarité parfaitement normale vers cinq ou six ans.

"L'évolution sera naturelle, il n'y aura pas de troubles du comportement", a estimé le professeur Dominique Casanova.

"Ces enfants, qui ne pouvaient hier se voir qu'au travers de miroirs, sont aujourd'hui face à face mais ils n'ont pas pour autant changé leurs habitudes. Ils se cherchent et se touchent sans cesse, on les a donc mis dans le même lit", a ajouté le chirurgien plasticien.

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