Publication du rapport Pébereau sur la dette publique de la France
) - Le ministre de l'Economie, Thierry Breton, doit s'appuyer sur la publication ce mercredi du rapport Pébereau sur la dette publique pour faire passer dans l'opinion la nécessité de solutions durables à un endettement qui dépasse largement les 1.000 milliards d'euros.
La dette publique de la France, à 66% du PIB contre près de 21% en 1980, constitue "une dérive par rapport à nos engagements et à nos partenaires européens", a jugé mercredi le ministre.
Le rapport de Michel Pébereau juge "préoccupant" l'état des finances publiques et propose une série de mesures pour y remédier, comme le retour rapide à l'équilibre des comptes de l'Etat et de l'assurance maladie ou la réduction du nombre de ministères.
Thierry Breton a fixé "un objectif ambitieux et réalisable" de "ramener la dette publique à moins de 60% du PIB dans les 5 ans.Thierry Breton a fixé "un objectif ambitieux et réalisable" de "ramener la dette publique à moins de 60% du PIB dans les 5 ans, vers 2012", et plaidé pour un effort en ce sens "sans perdre de temps", lors d'une conférence de presse mercredi à Bercy.
Il n'a toutefois pas voulu détailler les mesures envisagées, déclarant qu'il "laissait ce soin au Premier ministre Dominique de Villepin", qui devait s'exprimer mercredi soir sur France 2.
Il a aussi jugé "possible" de ramener la dette "en-dessous de 50% à l'horizon 2015". "La reconquête de marges de manoeuvre prendra quelques années, donc il ne faut pas perdre de temps", a-t-il insisté, après la présentation du rapport de Michel Pébereau sur l'évolution de la dette publique.
Interrogé sur l'une des recommandations de ce rapport, à savoir ne plus diminuer les impôts --alors que le gouvernement prévoit des allègements en 2007-- M. Breton a répondu que c'était un" "bonne recommandation", mais "après le dernier ajustement" fiscal en 2007 qui permettra de ramener le poids des prélèvements obligatoire en France "dans les clous européens".
Sur l'"ensemble des prélèvements obligatoires, on est aujourd'hui au plus haut de l'ensemble des pays européens et même mondiaux", a-t-il ajouté.
La dette française atteindrait 1 117 milliards d'euros à la fin de cette année, soit 66% du PIB.M. Breton a précisé que la dette française atteindrait "1 117 milliards d'euros à la fin de cette année, soit 66% de notre PIB", lors d'une conférence de presse au côté de Michel Pébereau, qui lui a rendu mercredi un rapport sur le sujet.
"La dette financière de la France n'a été que croissante depuis 25 ans", a souligné M. Breton, alors que "la tendance récente de nos partenaires a été de réduire leur endettement".
Le rapport, qui résulte des travaux d'une commission de 21 membres d'horizons politiques et professionnels divers sous la direction du président du conseil d'administration de BNP Paribas, part du constat que "nos finances publiques sont dans une situation très préoccupante" et que la dette financière des administrations publiques a été multipliée par cinq en 25 ans.
Il fait bien la distinction entre cette dette, qui avoisine 1.100 milliards d'euros, et les autres engagements de l'Etat, notamment pour les retraites des fonctionnaires, dont le montant est compris, selon les évaluations, entre 400 et 1.000 milliards d'euros.
La France est "le pays d'Europe dont le ratio de dette publique s'est le plus accru ces 1O dernières années", or sa diminution "n'a pratiquement jamais été un objectif prioritaire", écrit M. Pébereau.
Une large partie de l'augmentation de la dette a été utilisée pour financer les dépenses courantes de l'Etat".Pire, selon ce document de 128 pages, "une large partie de l'augmentation de la dette a été utilisée pour financer les dépenses courantes de l'Etat", ce qui constitue "le choix de la facilité".
Le rapport propose une vingtaine de mesures pour mettre fin à ces pratiques, car "la poursuite des tendances actuelles conduirait à des taux d'endettement public astronomiques": "130% en 2020" et "près de 400% en 2050".
La première consiste à stabiliser les dépenses de l'Etat en euros courants pour revenir à l'équilibre budgétaire en cinq ans. Dans le même temps, il ne faudrait "pas diminuer le niveau global des prélèvements obligatoires".
Les dotations de l'Etat aux collectivités territoriales devraient être elles aussi stabilisées, la réforme des retraites poursuivie en 2008 et le retour à l'équilibre de l'assurance maladie garanti dès 2009.
Le rapport propose encore que pour toute nouvelle dépense annoncée, une dépense équivalente soit supprimée. Il préconise d'utiliser "au maximum l'opportunité des départs à la retraite pour supprimer les sureffectifs" dans les administrations publiques et de réduire le nombre de ministères et de collectivités territoriales.