L'Education nationale n'a rien à se reprocher. Cette dernière n'a pas commis de "faute caractérisée" qui aurait entraîné l'agression de l'enseignante d'un lycée professionnel d'Etampes, selon les conclusions du rapport administratif de l'Inspection générale. Ce rapport, remis mardi au ministre Gilles de Robien, estime qu'"il n'y a pas de lien" entre l'agression de Karine Montet-Toutain et "le climat de l'établissement" Louis-Blériot.
Les deux inspecteurs généraux qui ont entendu les professeurs, dont la victime, les responsables et les élèves du lycée, ont déduit qu'il "n'y a pas de faute caractérisée ni au niveau départemental, ni au niveau du rectorat de l'académie, ni au niveau de l'établissement".
D'autre part, André Hussenet et Gérard Pourchet ont précisé qu'"il n'y a pas de lien entre l'agression et le climat de l'établissement". Ce lycée professionnel "n'était pas un lycée violent", selon eux.
"Toute tentative pour établir un lien entre l'agression et le climat de l'établissement reviendrait à réinterpréter les faits."Toute tentative pour établir un lien entre l'agression et le climat de l'établissement reviendrait à réinterpréter les faits", à savoir l'agression à coups de couteau de Karine Montet-Toutain, ont-ils prévenu. Il existe "un vrai problème d'absentéisme des élèves et des incivilités mais l'établissement n'est pas réputé pour les violences entre élèves ou à l'égard des enseignants".
De plus, la direction n'a pas fait preuve de "laxisme" puisque l'élève agresseur a été sanctionné d'une exclusion pour une "sottise" envers son professeur de lettres, exclusion qui aurait entraîné l'agression de Karine Montet-Toutain. En tant que professeur principal, cette dernière avait convoqué la mère de l'élève pour lui signaler son comportement.
Par contre, les deux inspecteurs généraux chargés de l'enquête administrative n'ont pas pu "établir qu'il y ait eu menace de viol et de mort" contre l'enseignante en arts appliqués après avoir consulté les fiches de l'établissement signalant tout incident entre professeur et élève, qui comporte la nature de l'incident, la date, le nom du professeur, les faits et l'éventuelle demande de sanction.
"Nous avons analysé l'ensemble des fiches des faits signalés et avons trouvé pour un signalement un écrit clair et pour l'autre non", a précisé M. Pourchet.
"Pour ce qui a été appelé menace de viol, nous avons lu des documents qui nous permettent d'établir qu'il y a eu agression verbale à caractère sexuel", a ajouté M. Hussenet. "Il y a eu dépôt d'une fiche de signalement qui explicitait très clairement ce qui s'était passé et qui se soldait par une non-demande de sanction de la part du professeur pour ce fait".
Quant à des menaces de mort, "c'est parole contre parole: il y a eu, et nous la croyons, une fiche rédigée par Mme Montet-Toutain. Cette fiche (...) nous ne l'avons pas vue", a-t-il souligné.
Ces "signalements écrits sont toujours transmis à la proviseur. La procédure a été respectée, mais on ne retrouve pas la fiche", a répété M. Pourchet. Et "Mme Montet-Toutain a été reçue, de manière certaine, sur le premier fait".
"Notre enquête n'établit pas qu'il y a eu menace de viol et de mort, mais nous laissons la réponse à cette douloureuse question à la justice", a rappelé André Hussenet. "Notre parole n'est pas la dernière parole sur cette affaire".
"Nous ne disons absolument pas que Mme Montet-Toutain est une menteuse, mais il y a plusieurs manières de regarder les mêmes faits", a conclu l'inspecteur général Hussenet. "A l'évidence, chez une personne qui a subi une telle agression, il faut bien qu'elle comprenne ce qui s'est passé avant et elle l'interprète en fonction du grave accident qu'elle a eu"