Brigitte Bardot fête les 20 ans de sa fondation de protection des animaux
Brigitte Bardot fête jeudi les vingt ans de sa Fondation pour la protection des animaux, le jour même de son anniversaire, "satisfaite et très fière" de son combat pour la cause animale.
Au siège de sa fondation, à Paris dans le XVIe arrondissement, où abondent chiens et chats, le sex-symbole des années 60, qui a abandonné le cinéma en 1973, accueille le visiteur en s'appuyant sur des béquilles: "J'ai une double arthrose des hanches", explique-t-elle.
Malgré ce handicap, elle s'est rendue au Canada en mars pour tenter de sensibiliser le Premier ministre Stephen Harper au "massacre" des bébés phoques. "Il a refusé de me voir. C'est scandaleux!", s'indigne-t-elle.
Brigitte Bardot était venue une première fois au Canada, il y a près de trente ans, prendre la défense des phoques, son plus vieux combat en faveur des animaux.
Elle vient de remporter un premier succès: les députés européens ont adopté une déclaration écrite invitant la Commission "à élaborer sans délai une proposition de règlement visant à interdire l'importation, l'exportation et la vente de l'ensemble des produits dérivés du phoque harpé et du phoque à capuchon".
Peut-être verra-t-elle un jour la fin de la chasse aux phoques ? "Je ne vis que d'espoir mais je n'ai plus beaucoup de temps maintenant à attendre", estime Brigitte Bardot, qui fête jeudi son 72e anniversaire.
Mais ses espoirs sont souvent déçus. Sa fondation avait demandé en août la suspension de l'arrêté préfectoral autorisant l'abattage d'un loup (animal protégé) en Isère dans un secteur où des troupeaux avaient été attaqués.
En vain puisque non seulement un, mais deux loups ont finalement été tués à la suite d'une erreur: "Ca me fout le cafard, ça me dégoûte, c'est un de mes animaux préférés!", s'indigne-t-elle.
Pour autant, Mme Bardot, qui envisageait en juillet de déménager en Suède, pays plus enclin à respecter les bêtes, ne songe plus à quitter la France, où elle vit dans sa propriété de La Madrague à Saint-Tropez : "J'ai dit ça pour rigoler, parce que la Suède a des réactions plus humaines que la France dans le traitement des visons".
Dans ce combat pour la protection des animaux, la passion a souvent pris le pas sur la raison.
Révoltée par les conditions d'abattage des moutons à l'occasion de la fête musulmane de l'Aïd el Kébir, elle avait qualifié la France en janvier de "terre d'accueil des égorgeurs".
Une position qu'elle nuance en précisant que Dalil Boubakeur, président du Conseil français du culte musulman, lui a "donné son accord pour l'utilisation de l'électronarcose", court sommeil provoqué par un léger courant électrique, des animaux avant leur égorgement, afin d'atténuer leurs souffrances.
"J'ai demandé à Sarkozy de mettre les abattoirs musulmans en conformité, il a dit qu'il allait s'en occuper, mais j'attends toujours", fait-elle cependant remarquer.
Elle ne décolère pas contre la Turquie et la Roumanie, où les chiens de rue sont exterminés par les municipalités, selon elle.
Mais elle se désole aussi de n'avoir pu sauver un noir américain, Farley C. Matchert, condamné à mort au Texas, en faveur de qui elle était intervenue.
"Il m'avait écrit, je voulais essayer de le sauver, j'ai écrit deux lettres à George W. Bush, sans réponse, j'ai appelé Chirac à la rescousse, c'est un ami, mais il n'y a rien eu à faire, il a été exécuté le 12 septembre et depuis, ça me hante", déclare-t-elle.
Ce genre d'intervention ne marque cependant pas une nouvelle orientation de sa fondation: "C'est personnel, ça fait partie de ma vie, ça n'a rien à voir avec la fondation".